Chantal Bérubé – professeur techniques d’éducation à l’enfance (retraitée)

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  • Chantal Bérubé – professeur techniques d’éducation à l’enfance (retraitée)
  • Programme(s): Techniques d'éducation à l'enfance
  • Édition: 2009, 2010, 2014 et 2018

Pourquoi avez-vous fait le choix de vous engager dans un projet international avec vos étudiants?

Je vais tenter de résumer, car il y a tant à dire… D’abord lorsque je présente un projet, mon premier objectif est d’éveiller un rêve chez les étudiants pour ensuite, leur faire prendre conscience que les rêves peuvent être réalisés. En les encadrant, en les guidant dans cette démarche, je leur transmets des notions simples, mais efficaces qu’ils pourront réutiliser pour réaliser d’autres rêves, vivre d’autres aventures dans leur vie personnelle. C’est aussi une façon de favoriser la réussite scolaire par la motivation et l’engagement tout en créant un sentiment d’appartenance à leur Collège. Je sais que ces expériences de voyages sont propices à créer de l’ouverture face aux autres cultures, elles sont des occasions de réviser leurs valeurs, se remettre en question, d’aller à la rencontre d’autres cultures dans le but de favoriser le développement d’une société plus ouverte aux autres et plus pacifique à la fois. Ensuite, mon deuxième objectif est de m’assurer que les étudiants rencontrent plusieurs professionnels dans leur domaine de formation, qu’ils visitent plusieurs lieux liés à l’éducation de la petite enfance et qu’ils aient même le privilège de travailler avec des groupes d’enfants et avec certains de ces professionnels. En plaçant les étudiants dans des contextes éducatifs très différents de ce qu’ils connaissent, nécessairement des remises en question, des réflexions, discussions sont sollicitées chaque fois. L’objectif de ces expériences concrètes devient alors de favoriser des apprentissages ainsi que le développement de compétences pour de futurs éducateurs et futures éducatrices auprès de groupes d’enfants. Je pourrais continuer d’énumérer une longue liste d’objectifs, car ils sont bien plus nombreux, mais je terminerai en disant que, puisque ces expériences touchent profondément les étudiants elles resteront bien ancrées dans leur vie et influenceront assurément leur vie d’adulte. M’engager dans ces projets m’a permis de contribuer à l’enrichissement de la formation des étudiants en leur offrant la possibilité de vivre des expériences concrètes et très différentes, pour qu’éventuellement ils soient des éducateurs et éducatrices plus ouverts à la différence.

Si vous deviez choisir trois mots pour décrire votre expérience à l’étranger avec des étudiants?

Unique, stimulant, inoubliable!

 

Voulez-vous nous partager un souvenir d’un de vos séjours ?

C’est difficile de choisir un seul souvenir, car chaque moment de découverte est tellement intense qu’il y a des tonnes de souvenirs dans chacun de ces projets ! Je vais choisir celui-ci. Au Sénégal en 2010, chaque matin je partais avec les étudiantes à l’orphelinat de Mbour. Parfois nous y allions à pied et parfois nous prenions le transport d’une charrette pour nous y rendre. Tout au long du parcours, de jeunes enfants courraient autour de nous avec de la joie et des cris. En raison de notre peau blanche, nous étions les visiteurs étrangers pour eux. Ils criaient « Toubab, Toubab ! » avec des rires et de la joie à nous observer. Parfois des chants étaient échangés entre nous, parfois simplement des sourires. Chaque jour notre travail consistait à aider les aides maternelles à nourrir les poupons (bébés de quelques semaines, parfois quelques mois tout au plus). Puisque les bébés orphelins étaient trop nombreux et que les femmes pour en prendre soin étaient peu nombreuses, nous étions là pour leur apporter notre soutien. Nous avons nourri des bébés, pliés des couches et vêtements, promené des bébés à l’extérieur pour leur permettre de découvrir leur environnement et ne plus être entassés (l’espace d’un moment) dans un espace plus que restreint sous des chaleurs intenses. À la fin de la journée, au retour nous étions parfois remplis d’émotions avec le sentiment d’avoir fait bien peu pour eux. Toutefois nous avions pris soin de répondre à leurs besoins de base ; les nourrir, les réconforter lors de leurs pleurs, les bercer, les accompagner dans leurs petites découvertes lors d’une promenade, leur accorder de l’attention en leur parlant, en les considérant, les changer, etc. C’était bien peu, oui, mais une fois les soins de base essentiels comblés, une fois le réconfort obtenu, l’apaisement et le bien-être étaient alors visibles dans ces petites personnes qui nous regardaient avec tant d’intérêt.

Avez-vous des conseils à donner aux étudiants qui souhaitent s’inscrire dans une aventure de mobilité ?

Mon conseil : « Si tu en as l’envie fonce et vas-y ! »

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