Témoignage de Leila Abou Rouphael

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  • Leila Abou Rouphael
  • Programme(s): Sciences humaines : Profil Regard sur l'individu
  • Nom du/des projet(s): Initiation à la coopération internationale – Amérique Latine
    Stage de coopération internationale en Bolivie
  • Édition: 2014
  • Professeur(s) responsable(s): Janie Normand et Maxime Cormier

Avez-vous un souvenir ou une anecdote de votre expérience internationale que vous aimeriez nous raconter?

Nous avons été hébergés chez des Boliviens pour une durée de 10 jours. Pendant notre séjour chez eux, nous mangions des repas typiquement boliviens. Les mets traditionnels de la Bolivie ne sont pas très sucrés. Nous n’étions pas habitués à ne pas avoir de sucre à notre portée demain : certains trouvaient ça très difficile. En discutant avec eux, nous avions décidé de préparer un brunch communautaire. Nous allions préparer des crêpes et eux du poisson, la spécialité de la place. Pour les remercier de leur hospitalité, nous avions apporté du sirop d’érable pour leur faire gouter à la culture québécoise. L’immersion allait être parfaite puisqu’ils allaient pouvoir gouter à nos crêpes avec du sirop d’érable. En plus, après le sevrage forcé de sucre, certains membres attendaient avec impatience notre fameux brunch pour enfin manger du sucré. Lors de notre brunch communautaire, nous avons usé de notre débrouillardise puisqu’il n’y avait pas d’électricité. Pas d’électricité, ça signifie pas de four pour faire cuire nos crêpes. Nous avons donc fait un feu pour y faire cuire nos crêpes : c’était toute une aventure. Il fallait que le feu ne soit pas trop fort et qu’il survive au vent. Nous avions peur que les crêpes ne soient pas réussies. Nous voulions montrer notre reconnaissance. Finalement, lorsque nous avons servi les crêpes, malgré la difficulté de la tâche, nous étions tous contents de voir la réaction des Boliviens. Ils étaient impressionnés et surpris du goût. Les Boliviens ont aimé le sirop d’érable. Ils ont décidé d’en mettre sur tout : autant le poisson fraichement pêché que sur les patates et le riz. C’était incroyable de voir des gens heureux avec si peu. Pour nous, le sirop d’érable est un élément normal à notre vie, mais pour eux, c’était une découverte. Les Boliviens étaient émerveillés par ce produit.

Pouvez-vous nous partager un apprentissage acquis à la suite de votre séjour de mobilité?

Pendant notre stage, des Boliviens nous accompagnaient dans la réalisation du nettoyage des petits chemins. Nous voulions en faire le plus possible. Nous voulions avoir un impact dans leur vie. Pour avoir un gros impact, nous ne prenions pas de pause. Un Bolivien est venu nous voir et nous a dit : pas besoin d’aller aussi vite. Il faut apprécier le quotidien et l’expérience. Si ce n’est pas terminé aujourd’hui, on n’aura qu’à continuer demain et après-demain. Sans nous en rendre compte, nous avions en tête de changer le monde et d’imposer notre façon de faire. Cet homme nous a permis de réaliser que non, leur vie ne serait pas marquée par notre passage comme on l’espérait, mais plutôt l’expérience de notre rencontre. L’adaptation face aux autres est un élément important autant en voyage que dans le quotidien. Il ne faut pas penser que la quantité de ce qu’on fait est importante, mais plutôt la qualité de ce qu’on fait. Ce voyage m’a appris à avoir une ouverture supplémentaire sur la culture des autres. Je peux aimer ma culture, mais accepter qu’elle ne cadre pas partout et avec toutes les mentalités.

Votre voyage a-t-il permis de faire une rencontre significative?

Ce voyage m’a permis de rencontrer des gens incroyables. Malheureusement, je ne suis pas resté en contact avec tous les membres du voyage. Par contre, je me suis rapprochée de 4 filles extraordinaires : Adrianne Lachapelle, Laurie Côté, Laurie Tremblay et Tracy Charbel. Je continue de les voir fréquemment. Le lien qui nous réunit est assez fort. Peu importe le temps qu’il peut passer entre chaque rencontre, nous passons de beaux moments.

Avec votre expérience, est-ce que vous auriez un conseil à donner aux futurs participants?

Le meilleur conseil que je peux donner aux futurs participants c’est de ne pas avoir aucune attente et de travailler sur votre capacité d’adaptation. Vous n’aurez pas le contrôle même si vous vous préparez à 100 mille à l’heure. Il y aura toujours des changements de dernière minute et c’est ce qui est beau. Laissez-vous impressionner par chaque étape du voyage. Laissez-vous embarquer dans l’aventure et mettez de côté vos habitudes de vie et votre vision. Laissez-vous la chance de tomber en amour avec la nouvelle culture, sans la comparer et la juger. Adaptez-vous à elle, elle en a plus à vous apprendre que vous ne pouvez l’imaginer. Ce voyage est l’expérience d’une vie : il suffit de lui laisser la chance de vous bercer au travers des différentes étapes.

Votre périple a-t-il eu une retombée concrète dans votre vie?

Ce voyage a eu des retombées sur ma vie dans différentes sphères de mon quotidien. Premièrement, j’ai gardé contacte avec 4 filles sur qui je peux compter. Ces amitiés sont importantes et je sais qu’elles resteront au travers de ma vie. Deuxièmement, ce voyage m’a donné la piqûre de la découverte du monde. J’ai appris à apprécier le back packing et ne pas en avoir peur. J’ai fait quelques voyages par la suite et je ne suis pas sur le point d’arrêter. Troisièmement, j’ai appris à avoir une ouverture sur le monde. Je suis beaucoup plus allumée par les différents milieux. J’ai un regard plus critique face à leur réalité. Les enjeux face aux pays en voie de développement et l’aide humanitaire sont des sujets qui m’interpellent encore plus. Je réalise la chance que j’ai en vivant dans un pays développé. Quatrièmement, je suis allée en enseignement et j’ai décidé de m’impliquer dans des voyages scolaires. J’aimerais éventuellement sensibiliser des jeunes de la même façon que j’ai été sensibilisée à la coopération internationale, mais aussi aux impacts du tourisme. J’aimerais déconstruire certaines idées comme le fameux fardeau de l’Homme blanc qui veut sauver le monde dans un voyage « humanitaire » de deux semaines. Enfin, ce voyage m’a aidé à me définir en tant qu’être humain. J’ai appris à me connaitre, mais j’ai surtout appris l’importance de m’adapter dans la vie.

Voudriez-vous nous écrire quelques mots de votre parcours professionnel et personnel suite à votre passage au Collège Montmorency?

Ce voyage m’a donné la piqûre de la découverte du monde. J’ai appris à apprécier le back packing et ne pas en avoir peur. J’ai fait quelques voyages par la suite et je ne suis pas sur le point d’arrêter. Troisièmement, j’ai appris à avoir une ouverture sur le monde. Je suis beaucoup plus allumée par les différents milieux. J’ai un regard plus critique face à leur réalité. Les enjeux face aux pays en voie de développement et l’aide humanitaire sont des sujets qui m’interpellent encore plus. Je réalise la chance que j’ai en vivant dans un pays développé. Quatrièmement, je suis allée en enseignement et j’ai décidé de m’impliquer dans des voyages scolaires. J’aimerais éventuellement sensibiliser des jeunes de la même façon que j’ai été sensibilisée à la coopération internationale, mais aussi aux impacts du tourisme. J’aimerais déconstruire certaines idées comme le fameux fardeau de l’Homme blanc qui veut sauver le monde dans un voyage « humanitaire » de deux semaines. Enfin, ce voyage m’a aidé à me définir en tant qu’être humain. J’ai appris à me connaitre, mais j’ai surtout appris l’importance de m’adapter dans la vie.

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